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5140lady_in_a_red_dress.JPGdans mon p'tit recoin de l'internet où j'y présente ma vie et tout ce que j'aime, comme l'écriture et surtout la littérature de science-fiction et de fantastique. Ici je résume surtout mes lectures pour ne pas oublier et aussi pour faire découvrir des œuvres méconnues. Bonne visite !

 
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Le Bon Vieux Temps

8 juin 2018 5 08 /06 /juin /2018 06:27

Lire Hugues Le-Loup m'a donné envie de continuer à lire du fantastique et de me replonger dans ma collection Marabout tant aimée. Cimetière de l'effroi (Marabout, série fantastique, 1974, N°469) écrit par Donald Wandrei [1908-1987] est dédicacé à H.P. Lovecraft et est divisé en douze chapitres, chacun sous-titré. C'est un court roman qui se déroule dans divers endroits mystérieux, tels un cimetière abandonné, Stonehenge et l'île de Pâques.


Graham, un archéologue, lit dans un article d'un journal que des enfants ont découvert une statuette, une image comme c'est écrit dans le roman, dans le cimetière, communément appelé le Cimetière du Diable, d'un village pittoresque nommé Isling en Angleterre. Graham se rend sur place dans l'espoir de retrouver la statuette, alors qu'il n'a alors creusé que quelques centimètres, il tombe sur la fameuse relique. Aussitôt, il aura un mauvais pressentiment au contact de la statuette verte qui est dotée de curieuses propriétés. Mais il continue de creuser et découvre plus profondément une dalle aussi de couleur verte gravée de symboles qu'ils lui sont inconnus. Il s'empresse de tout remblayer en prenant soin d'apporter la statuette avec lui. À son retour chez lui, le train dans lequel Graham est embarqué déraille sans aucune raison, alors que la terreur l'envahi il a le temps de constater qu'il est enveloppé dans un étrange flux verdâtre. Graham se réveille à l'hôpital meurtri, à son grand désespoir il a perdu la piste de sa statuette maléfique. C'est ainsi que commencent les déboires de Graham. 


Ce roman fait souvent référence au fait que l'Histoire de l'homme dissimule d'innombrables secrets et qu'elle est de ce fait incomplète, voire erronée. Graham est obnubilé par les mystères que cachent les différents grands sites archéologiques, il est dans une quête de la connaissance : « Que l'astronome scrute les étoiles les plus lointaines en spéculant sur leur origine et leur nature, moi j'examine l'homme le plus proche en spéculant sur son origine et sa nature et sa composition qui est la plus grande énigme de toutes. La vérité nous échappe et l'athée n'a d'égal que le mystique dans ce splendide échec. » (p.123). Mais cette quête, il l'a verra de trop près, sans le désirer, il franchira le seuil qui délimite l'observateur et l'acteur. Emprisonné dans un cycle infernal, il devra se battre pour la vie sur la Terre, jusqu'à ce que ses forces s'évanouissent. Mais il est clair qu'il est trop tard, la force contre laquelle il se bat est trop puissante. 


C'est un roman agréable à lire, il traite de plusieurs sujets qui m'intéressent particulièrement, dont l'archéologie et l'histoire secrète de l'humanité. Il est très varié dans sa composition, en effet durant un chapitre on quitte Graham pour continuer l'histoire avec deux personnages secondaires qu'on ne revoit plus après (chapitre : Le fantôme). Ce chapitre est très différent des autres, il est plus osé et dérangeant. Un autre chapitre est dédié au journal de Graham, c'est dans celui-ci qu'on prend connaissance de son passé et des raisons plus profondes qui l'ont poussé à se rendre à Isling. Finalement, on peut lire aussi une très longue lettre écrite par le linguiste à qui Graham a envoyé les photos prises des inscriptions gravées sur la fameuse dalle. Bref, ce livre est hétéroclite dans sa composition et c'est très plaisant. 

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2 juin 2018 6 02 /06 /juin /2018 13:01

Il y a très longtemps que je possède ce livre (Marabout Géant, 1966, N°G250), c'est peut-être le premier marabout que j'ai acheté, je l'ai payé 69 cents à l'Armée du Salut. Comme je me prépare à déménager, des livres ressurgissent des profondeurs et celui-ci m'est apparu, je me suis dit que ça me ferait changement de la SF et en plus il était très accessible. La préface de Hubert Juin nous présente les deux auteurs français qui apparaissent sur la couverture soient, Émile Erckmann [1822-1899] le rédacteur et Alexandre Chatrian [1826-1890] qui est, entre autres, le correcteur.
 

L'anthologie s'ouvre sur la nouvelle titre, la plus longue du recueil, soit Hugues Le-Loup. L'ambiance y est, le style est celui des nouvelles qui se lisent au coin du feu pendant une nuit d'hiver. On suit Fritz, un médecin, qui à la demande de Sperver, son père qu'il n'a pas vu depuis plus de dix ans, doit se rendre après du comte de Nideck qui est aux prises avec de violentes crises : « ...la maladie du comte est périodique, elle revient tous les ans, le même jour, à la même heure; sa bouche se remplit d'écume, ses yeux deviennent blancs comme des billes d'ivoire; il tremble des pieds à la tête et ses dents grincent les unes contre les autres. » (p.17) Le comte, sa fille et tous leurs serviteurs, dont le père de Fritz, habitent un immense château construit à même le roc de la montagne. Le comte à l'agonie est tourmenté par une vieille, dénommée La Peste-Noire, qui s'agenouille dans la neige près du château déclenchant alors, sans en comprendre le lien, les crises du comte. Alors que le comte lutte pour sa vie, Frizt réfléchit à la mort : « Un jour, cette même lutte aura lieu pour nous. Et la mort victorieuse nous emportera dans son antre, comme l'araignée la mouche. Mais la vie... elle... l'âme, déployant ses ailes, s'envolera vers d'autres cieux en s'écriant : « J'ai fait mon devoir, j'ai vaillamment combattu ! » Et d'en bas, la mort, la regardant s'élever, ne pourra la suivre : elle ne tiendra qu'un cadavre ! » (p.88) À la demande de Odile, la fille du comte, Fritz et son père partiront sur la piste de la vieille femme et perceront les mystères qui entourent la haute famille. J'ai particulièrement aimé ce proverbe allemand cité par Sperver : « Si c'est le diable qui a fait la soif, à coup sûr c'est le Seigneur Dieu qui a fait le vin ! » (p.40). Ce récit fantastique est vraiment captivant, les lieux décrits sont magiques, les personnages sont des classiques, la dose de mystère est parfaite et ça fait vraiment du bien de s'évader dans les murs d'un château rempli de mystères, d'ombres, de beuveries et de peur.


Après la nouvelle titre, de courts récits aux thèmes différents, mais toujours fantastiques se succèdent. Un peintre dresse une esquisse durant la nuit présentant un meurtre se déroulant dans le monde réel (L'esquisse mystérieuse), un genre de savant fou découvre que l'être humain possède trois âmes, soit une âme humaine, une animale et une autre végétale (Les trois âmes). L'araignée crabe est une histoire de créature, dans une station thermale, une araignée antédiluvienne dissimulée dans une grotte chaude et ténébreuse, sème la terreur en se délectant des animaux et des humains qui s'y approchent de trop près. Dans Le Cabaliste Hans Weinland,  un professeur de métaphysique se venge d'une manière funeste des hommes qui l'ont humilié, tout en épargnant Christian l'un de ses anciens élèves. Le professeur expose ses théories à Christian, qui ne peut que ressentir de la peur mêlée à de la fascination : « Ce qu'il y a de plus étrange dans ce monde, vois-tu, Christian, c'est que l'une des moitiés du globe soit en pleine lumière, et l'autre dans les ténèbres ; il en résulte que la moitié des êtres animés dort, pendant que l'autre veille. Or, la nature qui ne fait rien d'inutile, la nature qui simplifie tout, et sait obtenir ainsi la variété infinie dans l'unité absolue, la nature, ayant décidé que tout être vivant resterait assoupi la moitié du temps, a décidé par là même qu'une seule âme suffirait pour deux corps. » (p.215-216). Un musicien qui ne parvient pas à terminer son requiem est aidé par la mort d'un corbeau (Le Requiem du corbeau).


Dans Messire Tempus un jeune homme revient chez lui après plusieurs années et trouve une ancienne amie le cœur déchiré entre un bossu, un boiteux et un borgne, des anciens soupirants frappés d'une malédiction. L’œil invisible ou l'auberge des trois-pendus, raconte l'histoire d'un peintre qui déjoue les plans diaboliques d'une vieille surnommée Fledermausse (chauve-souris). Le récit Le Bourgmestre en bouteille a une fin plutôt comique, j'y ai appris ce qu'était un mannekenpis brabançon. Dans ce récit on décrit les effets de l'alcool sur la personnalité : « [...] il ne faut pas se dissimuler que certaines liqueurs renferment les principes de la fantaisie et même de la fantasmagorie. J'ai vu des hommes gais devenir tristes, des hommes tristes devenir gais, des hommes d'esprit devenirs stupides, et réciproquement, avec quelques verres de vin dans l'estomac. C'est un profond mystère ; quel être sensé oserait mettre en doute cette puissance magique de la bouteille ? N'est-ce pas le spectre d'une force supérieure, incompréhensible, devant laquelle nous devons incliner le front, puisque tous nous en subissons parfois l'influence divine ou infernale. » (p.281). Dans le Le Violon du pendu, un jeune homme gras part à la recherche de l'inspiration musicale en s'assurant, selon les bons conseils de son maître, de maigrir en marchant longuement et en mangeant peu.  Finalement, dans La Reine des abeilles, une jeune fille aveugle prend soin de milliers d'abeilles et ces dernières lui rendent bien ; un conte magnifique.


Ce recueil de récits fantastiques est un classique dans son genre, les maisons et les lieux en général sont décrépis, les personnages jeunes sont toujours confrontés à des plus vieux dépeints de manière très détaillée. Ces vieux transportent leurs histoires, leur misère et leur rêve perdu. En lisant ce livre, nous entrons dans la culture du 18ième siècle, avec ses coutumes, ses habillements, ses manières et ses mœurs. C'est un saut dans le temps agréable et mystérieux. Il est rare que j'ai terminé une histoire sans un petit frisson parcourant mes bras. Ce que j'ai particulièrement aimé c'est la description des lieux et les relations entre les personnages très courtoises, très ancien temps. Ce que j'ai moins aimé, c'est le manque d'approfondissement du personnage principal qui devient en quelque sorte secondaire aux autres personnages qui eux sont très détaillés. En bref, celui-ci est une sorte de spectateur qui nous dépeint ce qu'il voit en s'oubliant lui-même.      


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31 mai 2018 4 31 /05 /mai /2018 08:57


Brian Aldiss [1925-2017] est l'auteur de Le monde vert, cette œuvre (J'ai lu, 1974, N°520) a reçu un prix Hugo en 1962, dans la catégorie nouvelle. L'univers végétal imaginé par Aldiss est extrêmement riche en idée originale et farfelue. Ce qui m'a marqué le plus c'est la qualité et la diversité des descriptions des formes de vie végétale et animale. Presque chaque page nous présente une nouvelle forme de vie souvent agressive et sournoise. En effet, le monde vert est dominé par la lutte pour le survie et la diversité des espèces témoigne de cette adaptation à ce monde cruel et sauvage. 


Ce n'est qu'après la lecture d'une vingtaine de pages que j'ai commencé à apprécier réellement ce livre. Il commence un peu lent, mais aussitôt le premier chapitre terminé j'ai été captivé par l'histoire. Donc, la chef d'une petite tribu d'humanoïdes décide qu'il est temps de diviser son groupe. Les "vieux" quittent donc la tribu à bord d'une plante volante, qui les amène malgré eux sur la lune, devenue elle aussi apte à accueillir la vie. Sois dit en passant l'histoire se déroule plusieurs milliers voire millions d'années après que la société humaine que l'on connaît se soit consumée dans un brasier conséquence de la guerre. Quant aux jeunes, ils restent sur la terre, mais leur groupe se scinde en deux à cause de conflits pour le contrôle du groupe. On suit alors le couple de Gren et Poyly,  qui rencontre, entre autres, sur leur chemin Morille, un champignon parasite intelligent, Bouche noir, un volcan chantant et les hommes-bedaines, un peuple de pêcheurs doux et soumis, dont les membres sont liés à des arbres par l'entremise d'une longue queue (liane). À bord du bateau des Bedon-Bedaine, le couple se dirigera vers des contrées plus froides, Poyly remplacée par Yattmur accompagnera son nouvel amant Gren. À bord de l'embarcation, des hommes-bédaines, dont la queue a été coupée par Gren, sont mortifiés de peur et suivent malgré eux le nouveau couple vers les terres froides, où la végétation est moins luxuriante et le soleil plus direct.


L'un des thèmes principaux de cette œuvre est la liberté. En effet, Gren croit redonner la liberté aux hommes-bédaines en coupant leurs queues liées à l'Arbre-Bedaine, qui se sert de ceux-ci pour être nourri : « Nous t'avons libéré et nous délivrerons tes frères, dit Gren. Nous vous amènerons loin de ces arbres affreux. Tu seras libre, libre de travailler avec nous, libre de commencer une vie nouvelle. » (p.157). Gren n'a pas conscience que chacune des espèces profite de l'autre et que l'une et l'autre sont liées par un accord tacite qui leur permet de survivre dans ce monde féroce. Ils sont en interaction biologique de type symbiotique et ils cohabitent donc en harmonie. Gren détruit cet équilibre en croyant bien faire, et asservira alors réellement les pauvres hommes-bédaines qui vivront désormais dans la crainte du couple. 


Quant à Gren, il sera dominé lui-même tout au long du récit d'une part par Morille, le champignon parasite qui prendra possession de son esprit en s'agglutinant à sa tête et d'autre part par l'homme poisson, un être intelligent incapable de se mouvoir seul et dont Gren lui servira de monture pendant un bref moment. Donc la liberté de Gren est longtemps compromise, alors que celle-ci lui est inaccessible, la liberté des autres deviendra son obsession au point de ne pas se soucier de leur bonheur. Un autre thème largement développé est le pouvoir exercé des uns sur les autres. Durant tout le récit, les relations entre chaque être qu'il soit intelligent ou non, sont teintées de domination ou de soumission. Toutes les formes de vie se battent pour survivre, font des alliances, certaines volontaires, d'autres non; l'existence dans le monde vert est difficile et seuls les plus forts, les plus intelligents, les plus adaptés réussissent, et ce, en profitant des autres, soient les plus faibles, les moins intelligents et les moins adaptés... « Ceux qui savent dirigent le couteau des autres. » (p.51).


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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 11:07

Univers 17 commence avec un bref éditorial de Jacques Sadoul sur la possibilité de la troisième guerre mondiale (sic !) conséquence du conflit russo-chinois. Yves Frémion quant à lui nous fait part de ses opinions dans l'introduction, opinions dont je me passerai bien. Il profite de la tribune d'Univers pour laver son linge sale et critiquer les opinions des autres au lieu de débattre de manière constructive. De plus, il juge ouvertement les nouvelles qui n'entrent pas dans la Nouvelle vague (ennuyante) de la science-fiction. Ainsi il dira que la première apparition de Georges R.R. Martin dans Univers commence avec un nouvelle « très vieille S-F»,  une histoire qui se lit, quel malheur (ironie) ! Puis Frémion s'attaque à Pauwels, collaborateur de Jacques Bergier, Pauwels aurait dit à la radio des « calomnies » sur la SF française, c'est-à-dire que « La S-F est devenue féminine, elle est devenue science-affliction. Elle est devenue pleurs sur la dureté du monde... » (p. 8). La science-fiction est rendue engagée dans les années '70 et le fait que Pauwels critique ça rend Frémion furax (j'ai l'impression qu'une graine de despotisme germe en lui). Quant à moi, ce qui me choque plus, c'est qu'il compare la nouvelle science-fiction ennuyante à une femme qui braille. Un cliché passé date heureusement. Frémion est agressif et enragé, il insulte Pauwels en lui disant que c'est lui qui va pleurer s'il rencontre dans le corridor Favarel, Wintrebert ou Le Querré, sous-entendant qu'ils vont le battre. Ensuite un peu plus loin, il écrira que l'arme absolue de la troisième guerre mondiale est le cerveau et ajoutera alors : « Pauwels, te voilà absolument désarmé ! » (p.8). Vraiment Frémion est très dur avec les personnes qui ne pensent pas comme lui, il les humilie et les insulte ouvertement dans un magazine, comme si ceux-ci n'avaient pas le droit d'émettre leurs commentaires. N'importe quoi ! 
 


1 - Joëlle WINTREBERT, La Créode, 7/10, Une espèce, les Ouqdar, ne connaissent plus les relations sexuées depuis leur transformation génétique. En effet, depuis plus de 2000 ans, la reproduction se fait par scissiparité. En d'autres mots, « la mutation [génétique] permettait à chacun, arrivée au troisième stade de sa croissance, d'amener à maturité une partie de lui-même et de s'en délivrer par scissiparité. » (p.13). Un genre de mitose en quelque sorte. Damballah est quant lui révolté, il souhaite garder à tout prix son double à l'intérieur de lui, qui commence à germer malgré lui.

2 - Robert HOLDSTOCK, La Croix du cimetière, 7/10, Après un voyage de 20 ans dans l'espace, Summersun souhaite revenir sur Terre. Mais le temps y a passé considérablement plus vite, ainsi 300 ans se sont passés et la Terre a beaucoup changé. Sur la Lune, il subira une multitude d'opérations chirurgicales qui lui sont nécessaires s'il veut un jour mettre un pied sur le sol terrestre.

3 - Marion Zimmer BRADLEY, Main-verte, 6/10, Un vaisseau spatial s'écrase sur une planète inconnue peuplée d'une espèce ressemblant à de gros tigres. L'équipage n'arrive pas à communiquer avec les natifs, mais elle sera aidée de manière inattendue. C'est une histoire mignonne sans plus.
 
4 - Craig STRETE, Le Conte de fées de Wounded-Knee, 5/10, Plusieurs groupes amérindiens se rassemblent et en même temps toutes les machines faîtes de métal arrêtent de fonctionner.

5 - Steve CHAPMAN, Trio, 6/10, Sur une planète où sévit de violents orages, les esprits de X, Y et O occupent à tour de rôle le corps d'une femme, d'un brontosaure et la carlingue d'une jeep. Vers le milieu du récit, le brontosaure fait l'amour avec la femme, une chance que l'auteur n'entre pas dans les détails. C'est une histoire bizarroïde, où on se demande toujours qui parle de qui à qui.

6 - Jean-Pierre ANDREVON, Le Bassin aux Triphoniae, 1/10, Pendant sa visite de la Prédicature, un étudiant tombe sur un bassin où des animaux inconnus, les Triphoniae,  pataugent. Ce n'est pas un récit, mais un texte qui a pour but de critiquer la société à la mode '70 en y insérant un animal inconnu pour que ça fasse science-fiction et ainsi se servir, sans culpabilité, du magazine Univers pour propager des idées politiques. Contrairement à Frémion, je dénigre ce genre de texte dans un magazine de SF, car cette dernière est occultée, tandis que les contestations politiques, économiques, écologiques de l'auteur sont mises de l'avant. Il faut voir le bon côté des choses, ça permet à des auteurs en manque d'inspiration imaginative de se faire voir et de «conscientiser» un groupe plus marginal de la population qui aime se divertir en lisant de la SF. Mais c'est vrai, dans les années '70, la SF n'est plus un divertissant, elle doit servir une cause ! Je crois que les auteurs qui écrivent ce genre de textes se sentent peut-être exclus des grands débats de société et ils ont eu l'idée de génie, pour se sentir intégrés, de participer aux discussions par l'entremise de faux récits de SF. 

7 - Graham M. HALL, L'Effet Tennyson, -/10, Je ne l'ai pas lu, je trouvais ça trop ennuyant, ce texte est une suite poétique de phrases n'ayant de trop de sens entre-elles.

8 - George R. R. MARTIN, Solitude du deuxième type, 8/10, Écrite sous la forme d'un journal intime, cette histoire (enfin !) est excellente ! Le contraire m'aurait étonné venant de l'auteur de Games of throne. Une énorme station spatiale en forme de cercle, l'Anneau de cerbère, entoure un trou de verre. À l'intérieur, un seul homme surveille et contrôle l'entrée des navires spatiaux qui souhaitent passer au travers. Aux prises avec ses démons, il est contraint de passer son temps à réfléchir à son passé et ses regrets, à sortir dans l'espace pour observer les étoiles et à espérer que l'on vienne le remplacer puisque son contrat touche enfin à sa fin.

 

Univers 17 se termine sur une courte bd de Violette Le Queré intitulé Stars' War. Ensuite, on nous présente un texte très intéressant, Futurologie et divination, écrit par Jean-François Jamoul. Il nous explique la différente entre l'aède et le devin : « L'aède connaît surtout le passé, il en a la connaissance directe, cette connaissance ne repose ni sur le témoignage ni sur l'écrit ou l'ouï-dire : il se retrouve au présent dans le passé, car le passé est fait de stratifications : ce qui a été existe toujours; il en est de même pour le futur; en nous éloignant du présent, c'est de notre monde visible que nous nous éloignons pour découvrir d'autres régions, d'autres niveaux cosmiques. Le rôle du devin et de l'aède est de déchiffrer l'invisible, d'établir de véritables itinéraires du surnaturel, car eux seuls peuvent voyager dans l'au-delà; le commun des mortels, lui, ne peut connaître que le présent, le passé lui échappe, (le passé réel), car il devient une reconstruction arbitraire, seul le devin ou l'aède possède la mémoire véritable, le devin celle du passé et du futur et l'aède celle du passé. » (p.120). Puis l'auteur s'interroge sur la capacité de la SF à produire des œuvres se déroulant dans le futur proche ou lointain.

 Finalement, les deux dernières chroniques concernent un philosophe, Alexandre Zinoviev, qui a écrit un roman de 1000 pages qui se veut être de la science-fiction, Les hauteurs béantes. Ce lourd roman est une dystopie de la société, surtout soviétique, se déroulant très loin dans le futur.

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