16 mars 2010
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Chaque soir (parce que je travaille de soir), je vois des personnes déprimées, éprouvées, abîmées, blessées, à l'agonie couchées dans des lits. Je vois des regards tristes, des airs songeurs, des pleurs, des yeux bas, des gestes stréssés, de l'impatience, de la rudesse, de la peine. Je travaille dans un hôpital, au début je ressentais de la tristesse en voyant toutes ces personnes qui ont besoin d'aide, aujourd'hui après presque 2 ans, je ne les vois plus, ou presque...c'est incroyable comme on s'habitue à tout. Même à la vue de la souffrance et de l'impuissance.
Je n'ai pas le choix de ne pas voir, je dois travailler, je dois filtrer l'information, en prendre et en laisser. Je ne peux pas m'émouvoir chaque fois que je vois une personne qui souffre. Je crois que se fondre dans nos émotions personnelles face aux problèmes des autres est une sorte d'égocentrisme. L'important c'est le respect et apporter de l'aide lorsque souhaité et non ressentir supposément la tristesse de l'autre.