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5140lady_in_a_red_dress.JPGdans mon p'tit recoin de l'internet où j'y présente ma vie et tout ce que j'aime, comme l'écriture et surtout la littérature de science-fiction et de fantastique. Ici je résume surtout mes lectures pour ne pas oublier et aussi pour faire découvrir des œuvres méconnues. Bonne visite !

 
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Le Bon Vieux Temps

8 décembre 2018 6 08 /12 /décembre /2018 08:00

La promenade de l'ivrogne lu, une des rares fois, à l'édition Presses Pocket est un cours roman écrit par Frederick Pohl, le même qui a mentoré Isaac Asimov à ses débuts. Pohl a dirigé plusieurs revues de Sf, notamment Astonishing Stories et Super Science Stories. Il éditera aussi dans les années soixante la célèbre Galaxy. L'histoire de ce livre met en scène des professeurs d'une vénérable université où les femmes occupent très peu de place (évidemment... ça fait partie des joies de lire de vieux bouquins). On suit donc Cornut, un professeur de mathématique, l'auteur en bon écrivain de Sf, ne s'empêche pas de remplir quelques pages d'explications de théorème de mathématique avec croquis à l'appui. Donc, Cornut a depuis quelque temps des gestes suicidaires inconscients dont la cause est inconnue. Ce dernier se fera alors détective, afin de déjouer un complot qui a pour point de départ l'université, et ce, avec l'aide d'amis, des forces de l'ordre et de sa nouvelle femme, choisie parmi ses élèves et qu'il a « ...sélectionné comme un acheteur choisit un rôti plutôt qu'un autre. », p. 72. Il faut le dire Cornut n'est pas un romantique et il a autant d'émotions qu'un Vulcain.

Je serai brève, ce livre a été un bon divertissement, mais sans plus, l'idée de base est correcte, mais manque un peu d'originalité. On découvre rapidement les protagonistes qui font partie du complot, donc pas de surprise à ce niveau. L'intrigue ne m'a pas captivé autant que je le pensais, je ne saurais dire pourquoi, peut-être la lourdeur du sujet, les personnages plutôt fades, les péripéties de film américain, le manque de profondeur... en mettant toutes ses raisons ensemble, j'imagine que ça explique mon manque d'enthousiasme face à ce livre.

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1 octobre 2018 1 01 /10 /octobre /2018 08:34

La femme de Putiphar (Marabout fantastique, N°519, 1975) est un recueil de nouvelles écrit par Gaston Compère [1924-2008] regroupant douze histoires, dont certaines ont réussi à me faire rire (plus précisément la première et la dernière). Même s'il a obtenu le prix Jean Ray en 1975, ce livre n'a absolument rien en commun avec les œuvres magistrales de Jean Ray. Six prix Jean Ray ont été décernés entre 1972 et 1977. Le but premier était de promouvoir le talent des jeunes auteurs prometteurs dans le domaine du fantastique. Quant à ce livre, il traite surtout des problématiques actuelles avec des personnages plutôt modernes et davantage versés dans la frustration, la vulgarité et l'égocentrisme.

 

1 - Histoire de la comtesse Louise, 8/10, la comtesse Louise de Millers née Carnivean, une vieille acariâtre, collectionneuse d'anges, achète un jour une statue de Saint Jean l’Évangéliste écrasant un démon du nom de Carnivean. Après l'achat, ses trois plus jeunes enfants meurent de même que son mari. À la fin de sa vie, elle décide d'incanter le démon Carnivean. L'histoire est drôle, salace et noire. 
 

2 - Barbe-bleue soixante-quinze, 7/10, reprise du conte de La Barbe-bleue. En 1975, un homme dépravé à la barbe bleue tue ses femmes les unes après les autres jusqu'au moment où l'une d'entre elles, plus rebelle, trouve un moyen de se soustraire à ce sort funeste. [spoiler] Alice, tel est son nom, se fera aider par les âmes des épouses défuntes, qui sont en fait des âmes vampires, c'est-à-dire qu'elles sucent le sang de leurs victimes. J'ai trouvé cette idée plutôt ordinaire.
 

3 - Théo-Sophie, 6/10, Un récit écrit dans un style vulgaire avec beaucoup (trop) de jeux de mots. En bref, c'est l'histoire de quatre amis ou connaissances qui décident d'organiser une soirée pour invoquer Asmodée, le démon de la luxure. Évidemment, ça tourne mal...
 

4 - Absalon-Absalon, 7/10, un docteur refuse de pratiquer un avortement, la femme enceinte, Emily, se tourne alors vers Angie Frey, une femme infâme à la mauvaise réputation. Le docteur conseille alors à Emily de se faire cureter, mais elle refuse. « L'ennui, fit-elle, est qu'il ne tient pas en place. Toujours à vouloir prendre l'air. Tenez, tantôt, au milieu de la séance...Et je vous assure, quand il ne veut pas rentrer, il s'entête, c'est toute une histoire de le persuader. Vous comprendrez pourquoi je ne puis pas accepter de me faire cureter. » (p.87). Le docteur comprend alors qu'Émily réagit très mal à son avortement.
 

5 - La Disparition du grand nègre, 5/10, Un veuf déménage avec ses deux enfants chez un professeur de CDF, Monsieur Klaudell. À partir de là, Monsieur Klaudell part en voyage pendant deux semaines, durant ce temps on en apprend sur les enfants et le père de famille à coup de « Pouette-pwette-pirouette ». Le but est sûrement de rendre les enfants mignons, mais bon dans mon cas, ça ne fonctionne pas. Notons que l'auteur est très fort sur les jeux de mots et les phrases poétiques sans sens.
 

6 - Reperiens quem devoret, 6/10, Un écolier s’ennuie sur les bancs d'école jusqu'au moment où "une petite bête blanche" (J'imagine une souris...) atterrie, dont on ne sait d'où, sur son bureau.
 

7 - Le Petit pentagone, 6/10, Un mari veut se débarrasser de sa femme contrôlante nommée Margeret, qui, au vu de la description suivante, n'est pas une beauté : « Il faut dire que Margeret a tout de la plèbe : des yeux plus gras que ceux du bouillon de hérisson, un nez qui pour Brown, le voisin, (et pour moi également) évoque le céleri-rave, une bouche en tout point semblable à un sexe d'accouchée ». (p. 117). Il imagine alors à l'aide d'incantation enquérir l'assistance de démons.

8 - Avant d'oublier, 4/10, Je n'ai pas vraiment compris cette histoire, je sais que c'est un homme qui a de la difficulté à dormir, il regarde la télévision avec une fille qu'il traite de putain intellectuelle (le genre très apprécié de Gaston Compère).
 

9 - La Femme de Putiphar, 7.5/10, Adèle Dubois, une prostituée (encore...) parle du diable en ces mots : « - Le diable, c'est comme mes fesses, il n'arrête pas de travailler ! » (p. 144). Madame Dubois devient, avec l'aide du démon Putiphar, riche et populaire dans sa région et change alors de nom pour Nergale. Putiphar et ses acolytes démoniaques « choisis dans la plèbe de l'enfer » (p.147) ont beaucoup affaire dans le milieu qui entoure Nargale, endroit où le vice, la luxure et les péchés de toutes natures sont maîtres.  « En réalité, ce sont les hommes qui tentent le diable. Le diable succombe à la tentation et tente ces créatures qui ne veulent rien d'autre que d'être tentées. » (p.147) Nergale est le parfait objet, tantôt possédé par Nergal lui-même et à d'autres moments par Putiphar ou autres démons. Sans s'en rendre compte, Adèle vit au rythme de ses possessions démoniaques. Quant aux êtres infernaux,  à trop travailler, ils se fatiguent au point de devenir « maigres comme des aiguilles à tricoter » (p.162), l'armélécaulsie (une sorte de dépression nerveuse connue en enfer) s'approche de ses pauvres petits diables.

10 - Rosier et le rosière, 4/10, Un jeune homme utilise un démon pour satisfaire ses besoins bestiaux sur la jeune fille d'un riche homme d'affaires.
 

11 - Cora, 3/10, un peintre est à la recherche de son épouse décédée par l'entremise de ses toiles... ZZZzzzZZZzzzz
 

12 - L'Armoire de sacristie, 8/10, un collectionneur d'armoires de Sacristie se rend dans une église où il tente de marchander un article qu'il convoite. Il se rend vite compte que le curé et son neveu semblent cacher quelque chose. Avec l'aide de son ami Auguste, il tentera de percer le mystère de cet étrange lieu de culte. Ce récit est parsemé de moments cocasses et savoureux, alors que la fin convaincante m'a fait frissonner. 
 

Sincèrement, j'ai dû prendre tout mon courage pour terminer ce recueil de nouvelles, heureusement la dernière était excellente. Le style d'écriture m’a à la longue ennuyée avec ses superlatifs, ses jeux de mots intempestifs et ses lourdes métaphores. Bref, je déplore la présence trop nombreuse de longues et lourdes parenthèses, dont le seul but est, il me semble, d'amuser l'auteur au détriment du bonheur du lecteur.  Aussi, j'ai trouvé le style de certains récits redondants, l'auteur raconte toujours des histoires relatives au même type de personnages, c'est-à-dire des hommes blasés sans passion et des femmes qui ne pensent qu'au sexe. Enfin, le thème des démons est dans quelques histoires trop subtil et pas assez exploité. Il m'est même arrivé de chercher le fantastique dans certains textes, ceux-ci plus proches des délires d'un auteur de la New Wave, que de l'imagination d'un conteur.

Un autre aspect qui m'a un peu ennuyé, c'est le fameux latin dont on en trouve les traces dans la plupart des textes. Je sais que la latin est la langue des démons, mais l'auteur l'utilise à toutes les sauces et n'importe quand. Bref, c'est un autre aspect qui alourdit le texte. En tout cas, ce recueil de nouvelles n'est manifestement pas l'un de mes préférés et j'avoue être très heureuse de l'avoir enfin terminé.

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La femme de Putiphar dans la blible (wikipédia)
Critique sur Camille Espresso ou l'horreur post-moderne (blog)
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10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 13:37

Il y a près d'un mois, j'ai publié sur ce blog, un article que j'avais écrit il y a longtemps déjà sur Claude Seignolle [1917-2018] et son recueil de nouvelles, Contes macabres. Je continue aujourd'hui (je compte... plus de 13 ans entre mes deux lectures,  je vieillis, ça me fait peur !), avec Histoires vénéneuses (Éditions Marabout, série fantastique, N°419, 1972). Ce livre est en quelque sorte divisé en deux sections, la première contient une préface et 8 nouvelles, tandis que la seconde est occupée par un court roman intitulé La brume ne se lèvera plus. Les 8 nouvelles prennent moins de la moitié du livre, elles sont relativement courtes. Quant au roman, il a déjà été édité chez Bibliothèque Marabout (N°B 199, 1959) en un seul volume (que je ne possède pas...).

 

La préface intitulée Ouverture : De qui venait ce sang ? (Document), est un texte non signé, donc j'imagine que c'est l'auteur qui l'a écrit. Je ne suis pas certaine à 100% que c'est un texte de fiction, mais à mon avis c'est plutôt probable. Ce n'est pas une préface ordinaire, avec une présentation de l'auteur, de ses ouvrages ou de l’œuvre en question. La préface est plutôt un texte qui raconte une anecdote servant à expliquer pourquoi l'auteur, il écrit au "je", en est venu à écrire des histoires de l'ordre du fantastique. Donc, un adolescent est surpris par une tempête alors qu'il cherche des pierres de sacrifices dans le plateau des Boutières. Il se réfugie alors dans un «oustaou» (sur internet j'ai trouvé «oustau» et ça signifie maison dans le jargon provençal) déjà occupé par un paysan déguenillé (le mot pagel est aussi utilisé).  Dehors c'est l'apocalypse, l'adolescent a peur autant de l'orage infernal que de son mystérieux compagnon. Puis on cogne à la porte, c'est une femme, elle porte son nouveau-né dans ses bras. Elle entre, mais l'enfant semble malade, le pagel remarque alors  qu'elle porte quelque chose dans un sac, c'est un coq. Alors s'ensuit une extraordinaire scène : « ... je vis la brusque folie du pagel qui, serrant dans un main le coq délié et furieux, décrocha de l'autre, au mur, une serpe aux trois quarts rouillée qu'il brandit, tout le corps soulevé par un impitoyable hurlement de bête sauvage et, plaquant le volatile rebelle sur la table, le fendit en deux d'une terrible retombée de bras, le partageant vivant dans un horrible giclement de sang. Et, aussitôt, avec une incroyable souplesse de doigts, il saisit le coq éventré comme on prend les bords d'un bol plein, le retourna, posa et enfonça cette dégoutation infernale sur la tête du bébé offert à cet infect sacrifice...» (p.12-13). Le bébé est sauvé, il reprend des couleurs et se remet à bouger. L'adolescent se questionne, vient-il d'assister à une guérison ou bien à une damnation à Satan.

 

1 - Le Venin de l'arbre, 7/10, la folle du village adorée par le fou du village se rend chaque midi près d'un chêne où la population à l'habitude de pendre à ses branches les vêtements crasseux des enfants malades. Elle se frotte contre les immondices et se frotte avec l'eau d'un petit étang où les enfants malades font leur besoin.


2 - Chaque chose à sa place, 8/10, Un couple ramasse des pierres et d'anciens objets faits de métal.Lorsqu'il se trouve enfin une maison, ils se rendent compte à leur grande surprise que chaque pierre et objet y trouve sa place... ou presque.


3 - Une veillée, 7/10, un homme raconte sa dernière veillée pendant laquelle la réalité rejoint la fiction des histoires racontées. En effet, l'un des hommes présents demande une preuve de l'existence du diable.


4 - La Vierge maudite, 8/10, un vagabond s'installe dans une chapelle, lorsqu'il quitte enfin le lieu, on retrouve la statue de la vierge maganée. Malgré les efforts, personne n'arrive à la restaurer et même elle semble maintenant dotée d'étranges pouvoirs. 


5 - L'Odile, 7/10, Odile, une jeune femme un peu sotte, est abusée par certains hommes de son village. Lorsqu'elle tombe enceinte, la population ne tarde pas à dire que le démon est le père.


6 - La Fille gagnée, 7/10, une vieille femme donnée dans sa jeunesse à un homme par son père après avoir perdu au jeu, se venge avec ruse en s'accaparant de la maison familiale. Mais son père ne la laissera pas tranquille.


7 - Les Roses d'en-haut, 8/10, Cyrile, un jeune homme, emménage dans un nouvel appartement, mais à chaque début de mois, il entend les bruits d'un couple en pleins ébats amoureux. Il essaie de trouver un moyen de se débarrasser du couple gênant, mais ce qu'il découvre est déconcertant.


8 - L'Impossédable, 7/10, c'est l'histoire d'un homme qui fait la rencontre singulière de Marie Colombes Desroutes, une jeune fille de quinze ans pleine de charmes. Ce qu'il découvre à son sujet, même si c'est effrayant, n'affaiblit pas l'amour qui lui porte.

 

Comparé à Contes Macabres, ce recueil de nouvelles de Seignolle, regroupe des textes à la prose plus recherchée et plus riche. Il y a beaucoup de descriptions, de mises en contexte et de longues belles phrases. Les nouvelles sont bonnes, mais n'ont pas eu l'effet que Contes Macabres avait eu à l'époque sur moi. Suite aux huit nouvelles, le livre se termine sur le court roman suivant.

Ci-haut, la couverture du livre édité par Bibliothèque Marabout en 1959 de La brume ne se lèvera plus.  Voici la note de l'éditeur écrit sur la page de présentation du roman :

« Nous republions ici ce petit roman déjà paru dans nos éditions (Bibliothèque Marabout B 199) et depuis longtemps épuisé, texte que l'on a tendance à classer à part dans l’œuvre de Claude Seignolle mais qui ne trahit pas sa quête passionnée du mystère humain et où, avec une grande simplicité, il pénètre plus qu'ailleurs dans l'équivoque de l'étrange. » (p. 89)

La brume ne se lèvera plus est dédié à Gérard de Nerval, j'avoue tout de suite que cette histoire est celle que j'ai le moins aimée de Histoires vénéneuses. Je lui mets un petit 6/10, je sais c'est sévère, mais je l'ai trouvé longue à lire et ce n'est pas un bon signe lorsque l'histoire compte à peine 100 pages. Donc, c'est le récit d'un homme (son nom n'apparaît nulle part dans le récit), difficile à dire quel âge il a, je l'évalue entre 18 et 30 ans, qui est obsédé par une jeune fille qu'il a délaissée 3 ans auparavant à cause de la guerre, une dénommée Thérèse.  Il part donc à sa recherche dans Paris, mais chaque fois qu'il croit l'avoir trouvé, on l'informe qu'elle est partie laissant derrière elle des hommes abandonnés et des femmes frustrées. Ainsi, on l'étiquette de putain et de garce, l'homme est en colère, il ne peut pas accepter que l'on traite ainsi sa Thérèse. Son périple l'amène à rencontrer une adolescente de 15-16 ans au nom d'Anna. À partir de là, Anna et Thérèse se confondent et l'homme perd de plus en plus pied dans la réalité. Constamment harcelé par un être qui appelle l'ange noir, l'homme est tiraillé par des pensées négatives qui le rendent agressif. Bref, tout au long de l'histoire, j'avais l'impression d'être dans la tête d'un fou à la recherche obsédante de ses « mèches dorées » (Thérèse a les cheveux blonds). Dans cette histoire, la femme est perçue soit comme un objet de désir ou comme une folle hystérique, quand elle n'est pas tout simplement rabaissée : « Elles [les femmes] sont pressées de s'évader et jacassent sans suite tout en courant. La langue de la femme souffre de l'inaction plus que les jambes ; pour plus de rendement, les doigts des dactylos devraient être des langues. » (p.108). Cette unique phrase témoigne du non-respect que cet homme affreux obsédé porte aux femmes.  En tout cas, on peut dire que Seignolle a réussi à nous transmettre une aversion pour son personnage.

 

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Site officiel de Claude Seignolle
Critique de La brume ne se lèvera plus, sur Xian Moriarty (blog)

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6 septembre 2018 4 06 /09 /septembre /2018 08:05

Ce n'est pas la première fois que je résume des récits de cet auteur sur mon blog, ici vous trouverez mon résumé du livre Aux portes de l'épouvante, anthologie qu'il partage avec Ray Bradbury. Dans le cas qui nous occupe, Parlez-moi d'horreur... (Marabout fantastique, N°425, 1973) est un recueil de nouvelles macabres et sinistres composé de 12 récits écrit pas Robert Bloch [1917-1994]. Disciple de H. P. Lovecraft, Robert Bloch est considéré par plusieurs comme l'un des meilleurs auteurs de fantastique. 

1 - Marché noir (Black bargain), 8/10, alors qu'il travaille dans un drugstore, un pharmacien fait la rencontre d'un jeune homme dont l'allure laisse croire qu'il vit dans la pauvreté. Ce dernier demande quelques produits au pharmacien en lui promettant de le rembourser dans trois jours. Les jours passent, il revient au drugstore habillé de vêtements neufs de qualité et pour le remercier, invite le pharmacien à prendre un verre. Celui-ci, alors que la soirée avance, remarque que l'ombre du jeune homme a quelque chose de bizarre. C'est une nouvelle comme je les aime, courte, pas compliquée, intrigante, avec une fin qui fait peur. Ça commence bien !


2 - Les Créatures de Barsac (The beasts of Barsac), 8.5/10, un savant fou, Sébastien Barsac, invite l'un de ses amis d'enfance, Jérôme, un docteur déchu, au château de l'ogre. Le docteur déambule dans un décor fantastique parfait : « Le château lui-même était fait de matière de rêve. Il y avait des airs de cauchemar dans cette imposante masse grise, brandissant ses créneaux éraillés contre y morne ciel ciel barbouillé de sang. Un vent glacial fredonnait on inquiétante bienvenue au docteur qui s'avançait vers la masse sombre agrippée au sommet de la montagne. » (p. 35.). Jérôme n'est pas un bon docteur, il est jaloux, cruel et il dénigre les expériences de son hôte. Quant à Barsac, il veut en faire son assistant, mais celui-ci refuse, il a peur, si peur...


3 - La Fille de Mars (Girl from Mars), 8/10, le propriétaire d'un cirque ambulant vient de perdre son magicien et sa fille de mars. Il n'est pas heureux, pendant que le reste de sa troupe dîne, lui reste seul à boire de l'alcool. Tout à coup, il aperçoit une magnifique fille, elle dit aussi venir de Mars, comme la fille sur l'affiche. Il l'invite alors à entrer sous le chapiteau, évidemment ses intentions ne sont pas très saines.

 

Pour l'instant les histoires sont excellentes, il n'y a pas encore de cthulhu et je suis bien contente. Les nouvelles demeurent ancrées dans le réel, alors que le fantastique, comme une goutte d'eau tombant dans un lac, en trouble la surface.


4 - L'Intrigue, il n'y a que ça ! (The plot is the thing), 7/10, une jeune fille, dont la façon de vivre ne correspond par à la norme (elle écoute des films d'horreur, ne mange pas, dors pas, est malpropre, etc.), est amenée par les policiers à l'hôpital. Enfin de la remettre sur le droit chemin, son docteur décide de la lobotomiser. « Il y a des choses qu'il ne nous est pas donné de comprendre. » (p. 87). À partir de ce moment, sa nouvelle réalité devient complètement démente et loufoque.


5 - La Belle ou la bête ? (Beauty's beast), 8/10, Un couple entre dans une animalerie, la femme tombée sous le charme d'un chiot sort cependant de la boutique avec un singe. Le propriétaire de l'endroit est un hindou, Mardu, qui semble avoir des liens avec le malin.


6 - Machin - machine - malchance (Tell your fortune), 6.5/10, voici l'histoire que j'ai le moins aimée pour l'instant. Ce n'est pas l'intrigue qui m'a rebuté, mais bien le style de langage familier, trop traduit en patois français (de France). Souvent, je ne comprenais pas le sens des phrases et même de certains paragraphes. Par exemple : « Il se fendit la banane, découvrant trente-deux chocottes à la parade, et empoigna le colis sur mes talons. Il arrêtait pas de dégoiser. » (p. 127), ou bien encore « - On en causera plus tard, dit Big Pete en se passant la menteuse sur les badigoinces et se savonnant les pognes. » (p.147). Il y a tellement d'exemples que je pourrais donner, l'ensemble de l'histoire est comme ça et j'avoue que ça devient lourd à la longue d'essayer de comprendre toutes les expressions familières. Sinon c'est l'histoire d'employés travaillant dans un bar et dont le patron, Mosko, est une crapule. L'un de ses employés, Tarelli, installe alors dans le bar une balance qui dit l'avenir si on met 1 penny dedans. Le but Tarelli c'est que son patron accepte de l'aider à ramener sa fille au pays en échange de la machine censée lui ramener de l'argent.


7 - Les Esprits inventifs (A Good Imagination), 8/10, Dans cette nouvelle, Mr. Logan le personnage principal, fait référence à une nouvelle de Poe intitulée Le chat noir où il est question d'un homme qui emmure sa femme dans la cave. Cette nouvelle de Bloch lui ressemble un peu... mais dans ce cas-ci il y a des dommages collatéraux.


8 - Les Fiançailles de l'innommable (The unspeakable betrothal), 7/10, Avis, une jeune fille fait des rêves très intenses où se mêlent des voix, des formes, des couleurs, etc. Ces rêves tentent de l'amener avec eux et Avis ne désire que cela. Ces proches s'inquiètent pour sa santé et la tienne loin des influences intangibles qui semblent être reliées à la fenêtre de sa chambre. Arrivée à l'âge adulte, Avis tente une seconde fois d'attirer vers elle les rêves aux intentions diaboliques. J'aurais mis un 6.5/10 à cette histoire, si ça n'avait pas été de la fin qui m'a donné la chair de poule.


9 - Bienvenue, l'ami ! (Welcome stranger), 7/10, un peu plus SF, cette histoire raconte l'expérience d'un extra-terrestre envoyé sur Terre par ses semblables pour tester leur possibilité d'acclimatation au mode de vie des humains, dans un but d'invasion par l'intérieur. « Si nous avons constaté que le mode de vie nous convient, nous y envoyons progressivement nos gens. Ils se mêlent insensiblement à la population existante et dans l'espace d'une génération, notre domination numérique est complète. [...] Nos gens sont habituellement aux postes clés, si bien qu'il est possible d'effectuer la conquête de l'intérieur. » (p.220). Cette description m'a fait beaucoup penser au film Invasion, Los Angeles.


10 - L'Esprit indien (The Indian spirit guide), 8/10, un septique, , tente de déjouer les tours des faux médiums, jusqu'à ce qu'il en rencontre un vrai. Une fin sanguinolente qui laisse entrevoir les forces de l'au-delà.


11 - La Vengeance du Tchen Lam (The Tchenlam's Vengeance), 8/10, un homme dérobe le lotus de Lhassa, un objet magnifique valant un demi-million de dollars et considéré comme sacré par le peuple qui le possède. Pour fuir ses potentiels poursuivants, l'homme prend la direction du désert de Gobi, alors qu'il est sur le point de mourir, Dagur le sauve. Au même moment arrive le Tchen Lam, ce dernier fait partie d'une organisation très sadique dont l'unique but est la sauvegarde des objets sacrés du peuple de Lhassa.


12 - Des questions de principe (The Old College Try), 8/10, une seconde nouvelle plus SF, l'histoire se passe sur autre planète dans une colonie de petits humanoïdes bleus, les Yorls. Le territoire est administré par un gouverneur terrien, Raymond, dont le mandat touche à sa fin. Son remplaçant, Philippe, désapprouve les coutumes inacceptables des Yorls, il compte donc les civiliser par l'entremise du sport tel que la boxe et le football. La fin est un peu plus évidente que celle des autres nouvelles.

J'ai pris moins de deux jours pour lire ce recueil de nouvelles d'épouvante, en général je l'ai trouvé excellent. Les histoires sont certes effrayantes et inquiétantes, mais plusieurs d'entre elles ont également une note comique. Ce livre est un bon divertissement pour ceux qui aiment les histoires d'horreur et de fantastique brèves et efficaces. Un vrai régal pour l'amateur du genre !

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Robert Bloch, sur Wikipédia
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