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5140lady_in_a_red_dress.JPGdans mon p'tit recoin de l'internet où j'y présente ma vie et tout ce que j'aime, comme l'écriture et surtout la littérature de science-fiction et de fantastique. Ici je résume surtout mes lectures pour ne pas oublier et aussi pour faire découvrir des œuvres méconnues. Bonne visite !

 
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Le Bon Vieux Temps

21 mai 2018 1 21 /05 /mai /2018 07:42

Souvent, je pars acheter des livres (j'avoue que c'est l'une de mes activités favorites) pour découvrir de nouvelles collections ou pour en compléter des anciennes. Récemment je suis tombée sur Univers 14 et 17. J'avais déjà lu plusieurs tomes de cette petite anthologie périodique, le dernier, le numéro 18, en octobre 2013. Donc, je continue avec mes deux dernières trouvailles.
 

Dans son éditorial, Jacques Sadoul critique les dernières élections législatives de mars 1978, et ensuite dans l'introduction, Yves Frémion met en garde de manière virulente contre la vilaine énergie nucléaire. Voici son discours : « Cherchez ceux [vos amis] qui poussent au nucléaire comme d'autres au crime, délibérément ou hypocritement [...]. Si vous êtes non-violents, changez d'amis [...] en leur criant une dernière fois que le nucléaire, c'est le fascisme énergétique, et que l'atome pacifique est le dernier avatar de la tyrannie. Maintenant si vous êtes violent, commencez toujours par leur flanquer votre poing dans la figure, vous ne pouvez pas savoir comment ça aide parfois à entamer un dialogue d'égal à égal. » (p.8).  De nos jours, ça ne passerait plus d'écrire dans une revue de flanquer une volée à quelqu'un qui prône le nucléaire. De nos jours, la plupart d'entre nous ont appris à vivre avec le nucléaire, il est devenu banal. Quant aux manifestations antinucléaires, elles ne sont plus d'actualité et plutôt rares, du moins au Québec. Même si on en parle moins que dans les années 70 et 80, la menace du nucléaire est toujours présente et pèse sur l'avenir de l'humanité.
 

Avec cette collection, les Univers (18 numéros par saison à partir de 1975, pour diminuer à 1 numéro annuellement de 1980 à 1990), on plonge dans la New Wave (courant de la SF qu'on situe entre 1965 et 1980) et ses histoires, sans intrigues et souvent ennuyantes. Je l'avais oublié jusqu'à ce que je replonge dans cette anthologie.

 

1 - Jack M. DANN, Y a pas de rampes, 1/10, Quelle platitude ! Ce que j'ai compris c'est qu'un vieillard souhaite créer un cirque dans une société avancée où le virtuel est partout.

2 - Riccardo LEVEGHI, Le Feu du phénix, 0/10, Lu en diagonal, je ne comprenais rien. Trop poétique, c'est ennuyant. Si j'ai envie de lire des poèmes, je ne vais pas m'acheter un livre qui prétend mettre de l'avant les thèmes du fantastique et de la science-fiction. Mais c'est dans ce texte que j'ai appris que félix voulait dire heureux en latin, et ça m'a fait penser à Félix, le chat (lien vers wikipédia).

3 - Jean-Benoît THIRION, Les Démons sont aux anges, 0/10, j'ai détesté lire ce texte, il est très agressif, vulgaire et ennuyant : « on voit que toi t'es pas formé encore, petite boule de merde, que ta mère elle a pas commencé ton éducation virile; s'il n'en tenait qu'à moi je te foutrais illico les ultra-sons au zizi pour te faire voir ce que c'est  de jouer les dieux du stade en chambre avec mémé tévé ! » (p. 48).

Rendu à cette étape, je suis découragée et j'ai le goût de reclasser le livre dans ma biblio, heureusement la nouvelle suivante vient sauver la mise. Au dos, il y est écrit : « Pour les É.-U., l'arrivée de Michael Coney, auteur d'une grande sensibilité, qualité qui caractérisé aussi Stephen Goldin, dont la nouvelle évoquera bien des souvenirs aux lecteurs des années 50 [...] ». Dans les années 50, au moins les nouvelles racontaient une histoire qui se lisait !

4 - Stephen GOLDIN, D'amour, de libre arbitre et d'écureuils gris par un soir d'été, 8/10, Une histoire d'amour qui se déroule sur un astéroïde artificiel créé et habité par une famille riche afin qu'elle vive tranquille, à l'abri des regards. Le planétoïde est doté d'une faune et d'une flore factice et il est réchauffé également par une fausse étoile. Bref, tout y est artificiel...

5 - Joël HOUSSIN, État de boue, 1/10, un texte qui met en scène divers auteurs de SF.

6 - Brian ALDISS, Plaisir solitaire, 7/10, un homme adulte qui vit encore avec sa mère nous raconte la façon dont il a commis différents meurtres. Histoire qui met en scène le pathétisme de la vie des jeunes hommes qui sont sous l'emprise inconsciente d'une mère envahissante et contrôlante.

7 - Pierre MARLSON, L'Homme du ciel, 5/10, Trop de poésie. Un homme est admis à l'hôpital, car il prétend pouvoir voler.

8 - Michael G. CONEY, Le Mouchard en orbite, -/10, Pas lu. Encore un enchevêtrement de phrases hétéroclites qui se veut poétiques. 
 

Univers 14 se termine par la présentation d'une courte bd de Volny intitulée Sondage. Composée de  6 images, on y voit des enfants de différentes cultures avec un ovni dans le ciel. La dernière image, on voit une main en train de remplir un sondage sur les ovnis. Ensuite, Yves Dermèze est l'auteur de l'article, Chronique d'écriture, où il nous présente quelques difficultés d'écriture reliées à la science-fiction, et ce, de façon humoristique.

Bernard Blanc, quant à lui, dans l'excellent article (il est excellent, même si je suis plus ou moins d'accord avec lui) intitulé, La science-fiction est-elle radioactive ?, nous fait part du thème du nucléaire et de l'atome en général dans la science-fiction. Il dresse un portrait rapide de l'évolution du thème dans la littérature, en passant par une brève critique de plusieurs ouvrages ayant traité du sujet, car ils semblent tous être écrit « pas comme il aime ». Le nucléaire a été largement abordé dans la SF, j'en conviens moi-même, et l'auteur, Bernard Blanc, critique principalement le thème sur la base qu'il est trop pris à la légère et pas assez représentatif de la réalité. Il déplore notamment le fait que le nucléaire civil (centrale nucléaire) est escamoté des histoires de SF et que c'est toujours le danger de la bombe qui est mis de l'avant. 

Nous sommes encore en train de réfléchir sur ce qu'est la science-fiction. À son avis, la Nouvelle science-fiction devrait être plus consciencieuse des vrais dangers que représente l'énergie nucléaire et les décrire tels qu'ils sont dans la réalité. La fameuse science-fiction politique, on se sert de la SF pour exprimer ses opinions politiques et pour revendiquer des changements dans la société. En effet, la Nouvelle science-fiction ne veut plus être considérée comme un moyen d'évasion, elle doit susciter la réflexion et provoquer des états de conscience.

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15 mai 2018 2 15 /05 /mai /2018 12:03

 

Gérard KLEIN [1937-], Préface, pour la lire, c'est ici, sur le site Quarante-Deux, les Archives stellaires.


1 - Stanley WEINBAUM [1902-1935], L'Odyssée martienne, 8/10, Le chimiste Jarvis, l'un des quatre premiers explorateurs à atteindre la planète Mars à bord de l'Ares, s'y écrase avec une fusée. Après son secours, Jarvis raconte au reste de l'équipage ses mésaventures sur le sol martien. Il décrit la faune et flore martienne, qui est exubérante, bizarroïde et sauvage. Il devient copain avec une créature ressemblant à une autruche après l'avoir sauvé des tentacules d'une bête féroce.Touil (ou Tweel en anglais), c'est ainsi qui le baptise, l'aidera à traverser les nombreux obstacles qui se dressent sur son parcours.

« Ce Martien n'était pas réellement un oiseau. Sauf à première vue il n'avait même rien d'un oiseau. Il possédait bien un bec et quelques accessoires ressemblant vaguement à des plumes, mais le bec n'en était même pas un. Il était plus ou moins flexible, j'en voyais le bout remuer lentement d'un côté et de l'autre, c'était une sorte de compromis entre bec et trompe.
L'être possédait deux pieds à quatre orteils, et des extrémités à quatre doigts - des mains si vous voulez, un petit corps rond avec un long cou se terminant par une tête minuscule - et ce fameux bec.
» (p.18-19)

Cette nouvelle est géniale, Jarvis énumère et décrit toutes les formes de vie qu'il rencontre et elles sont toutes originales. J'ai adoré la façon dont l'équipage le taquine, c'est très comique.

Le périple de Jarvis sur Mars entre le crash de sa fusée et son secours. (Source : Wikipédia)

  2 - Arthur C. CLARKE, Rendez-vous avec Méduse, 7/10, J'ai trouvé cette nouvelle vraiment aride, l'un des pires que j'ai lu de Clarke et pourtant j'en ai lu du Clarke. Après un grave accident à bord d'un vaisseau spatial (dans le genre de Titanic, doté de la dernière technologie et supposément insubmersible) Howard Falcon retourne dans l'espace afin d'explorer Jupiter. L'atmosphère jovienne est décrite comme un océan peuplé d'étranges créatures ressemblant, entre autres, à des méduses. Le dernier chapitre intitulé «Entre deux mondes» est vraiment mon préféré, il est plus philosophique et il délaisse enfin les détails techniques et scientifiques lourds à lire.


3 - Algis BUDRYS [1931-2008], La Fin de l'hiver, 8/10, Envoyé en mission de sauvetage, un trio d'explorateurs, Doris, Dozen et le narrateur Harry Becker, atterrissent sur une planète au paysage vraiment étrange.  La planète est jonchée de métal tordu et déformé qui laisse croire à des paréidolies. Cependant, les explorateurs devinent du coin de l’œil que les formes incongrues bougent :

« D'énormes animaux rôdaient autour de nous; ils avaient l'air saisis par le froid, mais ils rôdaient. Des êtres à peine achevés, aux formes imprécises, horriblement mutilées, qui nous menaçaient de leurs crocs et de leurs griffes - et redevenaient des amas de métal lacéré dès que nous les regardions en face. » (p.125).

Après avoir découvert les membres de l'équipage décédés et s'être assurés qu'ils sont bien enterrés, ils quittent l'astre avec un sentiment d’inquiétude quant au rôle joué par les corps ensevelis sur les formes de vie de la planète gelée. C'est drôle à dire, mais c'est une histoire qui m'a fait un peu peur.

4 - Ray BRADBURY, Icy, il doit y avoir des tigres, 7.5/10, La planète 7 du système solaire 84 est un paradis. Elle offre de la nourriture et du vin, en bref elle comble tous les besoins des astronautes venus l'explorer. Selon ceux-ci, cet astre vivant a la personnalité d'une femme. Mais attention à ne pas la décevoir. Pas l'une des meilleures nouvelles que j'ai lues de Bradbury, mais elle entre dans la thématique de l'anthologie avec son monde d'abondance.
 

5 - Alfred Elton VAN VOGT, Bucolique, 8/10, Sur cette planète les forêts sont des êtres vivants dotés d'une pensée coordonnée. Ces dernières se livrent des batailles, comme le font les hommes. Lorsque des vaisseaux spatiaux atterrissent sur leurs racines, la Forêt réagit en dispersant des parcelles de l'un des métaux les plus dangereux qui soient. Une nouvelle qui exprime, comme plusieurs autres, la peur de la guerre nucléaire de l'époque.
 

6 - Idris SEABRIGHT [1911-1995], Les Altruistes, 9/10, Voici une nouvelle un peu choquante, j'imagine que plusieurs personnes pensent inconsciemment comme le personnage principal et c'est ce qui m'offusque. Des créatures, les Slurbs, apparemment trop gentilles cherchent à rendre leurs visiteurs humains heureux, en les servant et comblant tous leurs désirs primaires, tels des esclaves consentants. Malcom Knight entend parler de la planète Skös et des Slurbs et décide de se payer des vacances sur l'astre interdit en faisant croire à un atterrissage forcé provoqué par l'impact avec une météorite. Arriver sur la planète tout se déroule comme il le croyait, il donne des ordres, manifeste de l'irrespect envers les Slurbs et va même jusqu'à les battre. Ceux-ci ne mettant par leur limite, il en profite pour les blesser et les faire souffrir : « [...] le sixième jour, il [Malcom] inventa le Jeu. Celui-ci commença assez innocemment.  Il faisait aligner les slurbs - ils étaient vingt et un en tout, que rien, à ses yeux, ne distinguait les uns des autres - et il leur lançait des mottes de boue. Au bout d'une heure, c'était avec des quartiers de rocs qui les bombardaient de toute sa force. Il élabora un barème de points. [...] » (p.173).  Mais les Slurbs vont se venger d'une manière bizarre, le paradis de Malcom se transformera alors en cauchemar et je suis bien heureuse.
 

7 - Anthony BOUCHER [1911-1968], Conquête, 8/10, Leur vaisseau écrasé sur une planète étrangère, trois scientifiques et une chatte nommée Bast entrent en contact avec une société de géants marsupiaux plus ou moins avancée technologiquement. Ils constatent qu'ils ne pourront jamais quitter la planète, ils en profitent donc pour se reproduire et servir d'animaux de compagnie. Lentement et sournoisement, les humains envahissent la nouvelle planète. Leur but c'est de la conquérir complètement jusqu'à l'arrivée de leurs semblables. La dernière phrase laisse penser que les chats pourraient être aussi des extra-terrestres atterris sur Terre avec les mêmes buts de conquêtes planétaires.

 
8 - James Jr. TIPTREE [1915-1987], Votre amour haploïde, 7/10, Deux scientifiques, dont leur but commun est de percer les mystères de la procréation des différentes espèces extra-terrestres découvertes, tombent sur une société où il est tabou de parler de la fécondation. La curiosité de nos deux comparses les mènera à élucider le mystère et les plongera dans une bataille. Une histoire dont le but est de mettre de l'avant une approche originale de reproduction. Ça m'a fait penser à la nouvelle de Phlippe José Farmer, Ouvre toi, Ô ma soeur, lu dans Histoires de créatures. Bref, une histoire longue, qui met en scène une espèce dominante pas très cute versus une espèce soumise d'une beauté exceptionnelle. Correct, pas plus.


9 - Robert SHECKLEY [1928-2005], Bienvenue au cauchemar classique, 8/10, Cette nouvelle m'a fait penser à la mise en garde de Stephen Hawking sur le fait que le contact avec les extra-terrestres pourrait mener à l'extinction humaine en prenant comme exemple les conquistadors espagnols (lien vers un article sur le sujet sur demotivateur.fr). Cette histoire c'est exactement  cette idée de Hawking, mais qui est arrivé avant ? Je penche davantage pour Sheckley. Donc, un homme, Johnny Bezique, au caractère malsain est envoyé en mission pour rechercher des planètes occupées par des civilisations avancées. Il entre alors en contact avec la planète Loris dont les habitants sont doux, respectueux, ordonnés et courtois. Bref, tout le contraire de lui-même. La chute de la nouvelle mérite la réflexion, au départ on croit que les Loriens sont mous et lâches, puis après coup on réfléchit et on se rend compte que « [...] les Loriens étaient réellement une super-race intelligente. Et de quelle utilité serait l'intelligence si elle ne permettait pas entre autres d'atteindre la proie convoitée sans se laisser abuser par son ombre...» (p.274).


10 - Isaac ASIMOV, Quand les ténèbres viendront (Nightfall), 9/10,Voici la fameuse nouvelle dont Asimov parle dans l'un de ses volumes dédiés à ses histoires de jeunesse et dont je n'ai eu droit qu'au contexte dans lequel elle a été écrite. Cette nouvelle est excellente, les dialogues sont très bien menés, les personnages ont très peu de personnalité, mais la peur de la nuit imminente sur la planète Lagash est palpable autant dans leurs gestes que dans leurs paroles. Se déroulant dans un observatoire astronomique plusieurs personnes, dont un journaliste et un psychologue, se réunissent pour affronter la première nuit depuis plus de 2000 ans. Dans un mélange de science et de mysticisme, tout le monde tergiverse sur cette nuit, phénomène inconnu et appréhendé de tous. À mon avis, ce récit est plus de l'ordre de la psychologie et de la sociologie (voire l'anthropologie...) que de la science-fiction. Outre les six soleils (Onos, Dovim, Tano, Sitha, Trey et Petru), rien n'a rapport avec la fiction. En effet, c'est l'histoire d'une peur incontrôlable et de ses effets sur la santé mentale des humanoïdes qui peuplent cette planète et des conséquences qui en découlent, soit la destruction cyclique de la civilisation par ces mêmes humanoïdes devenus fous par le spectacle offert par le ciel nocturne. Bref, la peur non contrôlée des individus provoque une réaction destructrice sur l'ensemble de la société. Mais cette peur doit être analysée dans son ensemble, car c'est toute la société qui y participe. Le tout est plus que la somme de ses parties... 

« Dehors, brillaient les Étoiles ! » (p.324)

11 - R. A. LAFFERTY [1914-2002], Ni les îles de calcaire qui volent dans le ciel, 5/10, La dernière fois que j'ai vu le nom de cet auteur, c'est dans Histoires de créatures que j'ai cité précédemment et je n'avais pas réussi à terminer de lire la nouvelle voir même à commencer. Dans ce cas-ci j'ai lu l'histoire en entier, mais elle ne m'a pas impressionné. La résumer serait difficile, c'est du n'importe quoi qui a rapport avec le calcaire, des baleines célestes et la météorologie.

12 - Robert SHECKLEY, Un billet pour Tranaï, 9.5/10, Excellente nouvelle ! Un jeune homme activiste, Marvin Goodman, entend parler de la planète de Tranaï dans un bar terrien par un vieux cosmonaute. Ce dernier vante cette planète comme un lieu idyllique et paisible où règne la liberté. Le peuple y aurait réalisé l'Utopie, c'est-à-dire la perfection. Marvin toujours en quête de l'égalité, membre d'une multitude de comités, vide son compte en banque et se lance dans l'aventure vers Tranaï. Rendu sur la planète, il réalise que rien n'est parfait nulle part et qu'on est toujours mieux à la maison. Cette nouvelle illustre les difficultés d'adaptation et de compréhension lorsqu'un individu est confronté à une nouvelle culture. Beaucoup de concepts abordés dans mes cours d'anthropologie sont appliqués, notamment celui d'acculturation. 

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Odyssée martienne sur Wikipédia
Sur La grande bibliothèque d'Anudar (blog)
Quand les ténèbres viendront sur Wikipédia

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1 mai 2018 2 01 /05 /mai /2018 13:30

Voici le troisième volume des écritures de jeunesse d'Isaac Asimov. Pour visualiser mes deux autres articles, le volume 1 c'est ici, et le volume 2, c'est là.
 

1 - Super-neutron, 7/10, Pendant les réunions de l'Honorable Société d'Ananias, les membres doivent à tous de rôle raconter une histoire qui doit « satisfaire à deux conditions : elle devait être un mensonge énorme, compliqué, abracadabrant, et en même temps, il fallait qu'elle ait toutes les apparences de la vérité » p. 9. Gilbert Hayes, le président à perpétuité, prend la parole alors que c'est contraire aux règlements et raconte une histoire qui annonce la fin du monde dans moins de deux heures.


2 - Non definitif !, 6/10, Jupiter et ses habitants constituent une menace pour son satellite Ganymède colonisé par les terriens. En effet, les joviens ont envoyé dans l'espace des messages teintés de menaces aux terriens. Les scientifiques terrestres prennent ces menaces au sérieux et demandent du budget pour augmenter l'efficacité de leurs armements d'attaque et de dissuasion. Cette nouvelle contient vraiment trop de paragraphes dédiés aux explications techniques scientifiques. Ça devient ennuyant à la longue, car l'intrigue est submergée par ces données lourdes et inintéressantes.
 

Weird Tales (septembre 1950). Couverture dédiée à Legal Rites (Bon sang ne pourrait mentir)
publié neuf ans après sa rédaction en 1941.


3 - Bon sang ne saurait mentir, 7/10, L'histoire d'un fantôme sanguinolent qui hante une maison. Lorsque son propriétaire décède, son héritier prend possession des lieux. Avec l'aide d'un exorciseur, il tentera avec des talismans, des incantations et autres objets rituels de se débarrasser de l'intrus éthérique. Mais celui-ci n'est pas prêt à se laisser faire, je ne sais trop comment, mais le fantôme amènera le propriétaire en Cour pour se défendre contre le calvaire qu'il vit depuis l'arrivée de celui-ci en prétextant qu'il a le droit de vivre dans la résidence. « Il y eut un haut-le-corps généralisé dans l'assistance lorsque l'étrange suintement de sang traversa lentement la salle en direction du banc des témoins. C'était le fantôme - le plaignant dans l'affaire la plus éminemment absurde qui eût jamais été plaidée de mémoire de juriste. » p. 75-76. Le récit est bon, mais vraiment absurde, il est loin d'être fantastique ou horrifique. Tout au long de ma lecture, je me disais que ça n'avait pas d'allure et que quelqu'un allait sûrement se réveiller et découvrir le stratagème derrière le canular.


4 -Chrono-Minets, 6/10, Écrit le même jour que l'attaque de Pearl Harbor, cette nouvelle a été la seule qu'Asimov a publié dans une revue sous un pseudonyme (George E. Dale). Elle a été écrite pour la rubrique « probabilité zéro » de Astounding, qui regroupait des récits courts provenant d'auteurs amateurs. Alors que la rubrique ne fonctionne pas autant que l'aimerait Campbell, il demande à des auteurs aguerris d'y participer, et ce, dans le but de stimuler les amateurs. Donc, dans cette nouvelle de 4 pages un vieil homme raconte à un jeune garçon son aventure avec les Chrono-Minets, de petites créatures ressemblant à des chats, mais fragiles et dotées d'une faculté incroyable. J'aurai aimé que la nouvelle soit plus longue, car les Chrono-Minets sont adorables et extraordinaires.


5 - Auteur ! Auteur !, 7/10, Le personnage d'un écrivain a succès devient réel alors que plusieurs lecteurs croient fermement en son existence. Celui-ci est un détective, très intelligent, imbu de lui-même et les femmes évidemment l'adorent. Première histoire écrite par Asimov après son mariage, on y sent l'influence féminine. En effet, pour la première fois l'un de ses personnages est féminin. C'est un bon début, même s'il la décrit comme une idiote. Il est difficile de ne pas être à l'image de notre siècle.


6 - Arrêt de mort, 6/10, Un albinos découvre une planète colonisée par des robots à l'apparence humaine. Après y avoir vécu pendant 25 ans, il revient chez lui sur la planète Arcturus. Il raconte son histoire aux autorités et leur demande de se rendre sur la planète peuplée de robots pour en étudier leur psychologie. Mais le gouvernement ne voit pas d'un bon oeil cette planète de robots, il la considère plutôt comme une menace dans la galaxie.


Mon périple dans la lecture des œuvres de jeunesse d'Isaac Asimov s'arrête malheureusement ici. En effet, je ne possède pas le quatrième et dernier volume, La mère des mondes. Entre Super-neutron et Non définitif !, Asimov nous parle dans sa note du contexte dans lequel il a écrit la nouvelle qui l'a rendu célèbre, Nightfall, en français Quand les ténèbres viendront !. Évidemment cette nouvelle n'a pas été inclut dans Chrono-minets, donc très curieuse de lire cette nouvelle, je me suis mise en quête de trouver un livre dans ma bibliothèque qui contiendrait la nouvelle, et je l'ai trouvé dans le volume 27 de La grande anthologie de science-fiction, Histoires de mondes étranges.   

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26 avril 2018 4 26 /04 /avril /2018 07:23

Noël sur Ganymède est le volume 2 regroupant les histoires de jeunesse d'Isaac Asimov (Cliquer ici pour visualiser mon article sur le volume 1, et cliquer ici pour mon article sur le volume 3).

1 - Des sang-mêlé sur Vénus, 7/10, Une histoire très simple. Les Tweenies (vraiment mignon comme nom), un peuple d'un peu plus de 10 000 habitants atterrit sur Vénus dans le but d'y vivre. Sauf que ces derniers sont perturbés par la présence de terrestres (des êtres humains). Avec l'aide des Phibs, de mignonnes créatures télépathiques ressemblant à des grenouilles, ils tenteront de se débarrasser délicatement des indésirables. La planète Vénus est dans ce récit une sorte de paradis ou de monde perdu à la Jules Verne, où des animaux de toutes sortes coexistent dans une jungle luxuriante. Nous sommes loin du désert aride de notre Vénus.  

2 - Une donnée imaginaire, 6/10, Suite de Homo Sol (voir tome 1 des histoires de jeunesse), cette nouvelle met de l'emphase sur le fameux calmar qui y a été introduit pour par la suite être mis de côté au détriment de l'incompréhension scientifique des comportements erratiques des terriens. Cette nouvelle, comme Homo sol, préfigure aux Fondations:

« - Mais ça n'a pas de sens ! Que peut représenter, psychologiquement parlant, la racine carrée de moins un ? Il fit rapidement un calcul mental, comme le faisaient tous ses collègues, et ajouta : cela voudrait dire que les synapses neuraux s'étendraient dans quatre dimensions !
- C'est l'évidence même, fit un autre. Ce qui revient à dire que si l'on stimule le calmar aujourd'hui, il réagira hier.
» p.52.

Tan Porus, le psychologue, découvre que la donnée imaginaire s'exprimant par la racine de carré de moins un (équation qui n'existe pas en mathématique) peut expliquer pourquoi que le calmar, enfermé dans un bocal dans un laboratoire d'une université, s'endort toujours après avoir entendu la tonalité exacte d'une note. L'histoire devient plus intéressante lorsque de jeunes savants profitent de l'absence de Porus pour faire des expériences sur le fameux calmar. Ces derniers provoquent alors une réaction en chaîne sous la forme d'une sphère phosphorescente qui détruit tout sur son passage.

Les nouvelles d'Isaac Asimov commencent à faire la Une du magazine Astonishing Stories. Des sangs mêlés sur Vénus (décembre 1940) et Hérédité (avril 1941).


3 - Hérédité, 6/10, Après 25 ans, des frères jumeaux élevés chacun de leurs bords, le premier, George, sur Ganymède, le second, Allen, sur Terre se réunissent pour former une équipe de travail sur Mars. George manque d'éducation et ne tient guère les machines dans son cœur, alors que c'est le contraire pour son frère, qui est plutôt intellectuel et à l'aise avec les nouvelles technologies :

« Le Ganymédien se leva d'un bond et flanqua un coup de poing sur le bureau.
- C'est les machines qu'actionnent les hommes, et tu l'sais. On commence par s'en servir, puis après on dépend d'elles, et finalement on devient leurs esclaves. Là-bas, sur ta précieuse Terre, c'est rien que machines, machines et encore machines... Résultat, vous êtes plus qu'des moitiés d'hommes !
» p. 84.

Ceux-ci après un terrible séisme devront se surpasser pour atteindre la ville d'Arésopolis qui attend leur précieuse cargaison. C'est en mettant en commun leurs talents complémentaires que les frères aboutiront à leur double objectif, atteindre la ville et se rapprocher.    

4 - Une page d'histoire, 6/10, Un vieil homme, ressemblant à un vieux hibou, pas très en santé et érudit se souvient d'une arme mortelle qui pourrait changer le cours de la guerre entre Vénus et la Terre. Écrit en pleine guerre, il y a quelques références à Hitler qui n'apportent rien au déroulement ou à l'intrigue du récit.
 
5 - Noël sur Ganymède, 8/10, Une merveille ! J'ai ri comme jamais en lisant cette nouvelle savoureuse. Sur Ganymède, Olaf, employé d'une compagnie d'exploitation minière terrienne commet l'erreur de parler du père Noël à la tribu d'indigènes, les Truchies, chargés de ramasser les minerais indispensables aux humains. C'est alors que les Truchies font menace de grève, dans le cas où le Père Noël ne se présenterait pas dans leur village. Le chef de la compagnie obligera Olaf à se débrouiller pour que les Truchies aient leur Père Noël et tout ce qui va avec (traîneau volant, rennes, etc.). Mais sur Ganymède, « y a pas la queue d'un renne » p. 139, Olaf devra donc se tourner vers le spinie qui a « un long groin mobile, de grandes oreilles en pavillon qu'il agite d'avant en arrière et des yeux roses au regard doux. Les mâles ont le dos hérissé de piquants rouge vif qu'ils peuvent coucher à volonté et qui semblent attirer tout spécialement leurs femelles. Ajoutez à cela une queue puissante couverte d'écailles et une toute petite cervelle...» p.139-140.  Huit pauvres spinies seront attelés, après une rasade d'alcool, à un vieux traîneau rouillé muni de quelques propulseurs. Olaf, quant à lui, fera office de Père Noël : « Il portait le costume traditionnel du Père Noël. Pour imiter la houppelande on avait cousu sur sa combinaison spatiale du papier crêpe de couleur rouge. Les parements d'hermine étaient faits de coton hydrophile, tout comme sa barbe qui pendait, maintenue tant bien que mal, à ses oreilles. Si l'on ajoute à cela le masque à oxygène qui lui couvrait une partie du visage, les spectateurs les plus courageux ne pouvaient s'empêcher de détourner les yeux. On s'était naturellement bien gardé de laisser Olaf se contempler dans un miroir. Mais ce qu'il avait entrevu et ce qui lui dictait son instinct lui aurait fait accueillir la foudre comme une délivrance. » p.144. Je relis la nouvelle et je ris encore. Je l'aime trop !

6 - Le Petit Bonhomme du métro, 5/10, Écrit conjointement avec Pohl, cette histoire ne mène à rien, l'intrigue est pauvre et ennuyante. Un conducteur de métro soupçonne quelque chose de bizarre lorsqu'il remarque que personne ne descend du wagon de tête. Sa curiosité lui fera vivre des choses étonnantes et dangereuses.

7 - Brimade, 7/10, Cette histoire, sans être une suite, est en lien avec l'univers de Homo Sol et Une donnée imaginaire. Dix terriens, étudiants en première année à l'Université d'Arcturus, sur Eron, sont pris au piège par des étudiants de deuxième année qui souhaitent les mettre au défi en les abandonnant sur une planète occupée par des humanoïdes pas encore civilisés. Les terriens jugés sévèrement, car leur psychologie ne correspond pas à celle de la Fédaration galactique, surprendront leurs ravisseurs.

Dans l’ensemble, j'ai préféré ce tome, au premier. J'imagine que Noël sur Ganymède y est pour quelque chose. Je poursuis ma lecture des œuvres de jeunesse d'Isaac Asimov, avec Chrono-minets.

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