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5140lady_in_a_red_dress.JPGdans mon p'tit recoin de l'internet où j'y présente ma vie et tout ce que j'aime, comme l'écriture et surtout la littérature de science-fiction et de fantastique. Ici je résume surtout mes lectures pour ne pas oublier et aussi pour faire découvrir des œuvres méconnues. Bonne visite !

 
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Le Bon Vieux Temps

25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 07:34

Les textes de jeunesse d'Isaac Asimov se répartissent en quatre volumes aux Éditions Denoël, celui-ci est le premier. Chaque nouvelle est accompagnée d'un texte écrit pas l'auteur qui nous explique dans quel contexte elle a été écrite ; quand et quel magazine (Astounding Science-fiction, Astonishing, Future Fiction, etc. ) l'a publiée la première fois et combien d'argent il a reçu en échange. L'auteur en profite aussi pour partager des détails de sa vie personnelle et nous confier quelques réflexions sur son parcours d'écrivain. Il est très méthodique dans son exercice, il passe en revue chaque nouvelle qu'il a écrit chronologiquement et nous renseigne sur ce qu'il lui est advenu (publication, refus, etc.). La jeunesse étant ce qu'elle est, plusieurs de ses nouvelles ont été refusées par ces magazines de S-F et depuis malheureusement perdues, mais Asimov a toujours persévéré dans l'écriture (une chance...). En bref, bien souvent j'ai l'impression d'aimer davantage lire sa note personnelle, que la nouvelle elle-même.

L'introduction du recueil m'a mis les larmes à l’œil et m'a fait autant rire. Asimov y raconte brièvement ses débuts dans le monde de la littérature de la science-fiction. Il nous fait part des refus qu'il a reçus, notamment de Campbell, qui était à l'époque l'Éditeur en chef de la revue Astounding Science-Fiction. Frederik Pohl, Éditeur en chef d'Astonishing Stories le publiera le premier avec la nouvelle Dangereuse Callisto. Asimov partage avec nous les commentaires des éditeurs de l'époque et les extraits de ses réactions consignées dans son journal personnel. Durant les années 1930-1940, les revues de science-fiction foisonnent, Asimov est au bon endroit, au bon moment.

1 - Dangereuse Callisto, 6/10, Un équipage provenant de Ganymède se rend sur Callisto dans l'espoir de percer le mystère entourant les sept autres expéditions spatiales qui ne sont pas revenues du satellite de Jupiter. Un passager clandestin (premier titre de la nouvelle) viendra modifier le destin de l'équipage.

2 - Dans l'orbite du soleil, 7/10, Quel beau récit, comique et si bien écrit pour un si jeune garçon (19 ans). Grâce à une ruse de leur chef (Frank McCutcheon), Roy et Jimmy tous deux astronautes partent en mission autour du soleil dans un vaisseau spatial doté d'une nouvelle technologie plus ou moins testée, dont le but est de bloquer les radiations solaires mortelles. Alors qu'ils sont très près du Soleil, nos héros grelottent dans leur engin spatial et profitent du moment pour injurier leur supérieur et imaginer des façons de se venger : « Nous n'avons d'ailleurs pas de souci à nous faire, reprit Jimmy en éternuant de plus belle. Le châtiment limite pour un meurtre au premier degré, c'est l'emprisonnement à vie. Passer le reste de ma vie dans une cellule bien sèche et bien chaude, quel beau rêve ! » p.69.

3 - L'inestimable trésor, 7/10, Un chimiste découvre un nouveau métal couleur paille fabriqué à base d'ammonium. Aussitôt la nouvelle diffusée dans les journaux, le chimiste et son acolyte sont harcelés par divers personnages : un gangster, un ancien membre du congrès et un PDG d'une entreprise de métal. Alors que les deux coéquipiers sont sur le point de vendre leur découverte, ils décident d'effectuer de derniers tests. C'est alors qu'ils sont désagréablement surpris d'une des propriétés de leur nouveau métal. La fin m'a fait m'esclaffer, décidément il est très drôle ce Asimov. 

4 - On n'arrête pas le progrès, 6.5/10, avec cette nouvelle on change de registre, c'est la première à être enfin acceptée par Campbell, Éditeur en chef de Astounding Science-Fiction. Elle n'est pas comique, plutôt lourde, l'intrigue est ennuyante et elle est remplie de monologues. Ceux-ci sont cependant admirablement écrits et sont très fluides. Donc c'est l'histoire d'un scientifique qui souhaite effectuer un vol spatial à l'aide d'un vaisseau-fusée. Mais, son projet n'est pas approuvé par la société humaine et son gourou, Otis Eldredge. En effet, la société accuse, depuis la Seconde Guerre mondiale, la science d'être à l'origine des horreurs qui ont été commises (un petit parallèle à faire avec le roman que j'ai déjà lu, Un cantique pour Leibowitz). « La science est la négation de la culture, disent les gens, et la technologie, celle de la sociologie, et c'est ce déséquilibre qui a bien failli être à l'origine d'une catastrophe finale. [...] S'ils en arrivaient là, savez-vous ce qui se passerait ? Toute recherche scientifique serait interdite, ou tout au moins strictement réglementée, ce qui porterait à la science un coup fatal. Ce serait une calamité que l'humanité mettrait un millénaire à surmonter. » p 119. Notre scientifique devra alors surpasser de nombreux obstacles pour réaliser son rêve d'exploration spatiale. La fin vraiment trop évidente et naïve m'a déçu, manifestement celle-ci n'a pas été réfléchie. Le but de la nouvelle étant de démontrer le conflit spirituel entre la société apeurée et gavée de sermons religieux et les scientifiques en quête de découvertes et de nouvelles technologies, la fin de l’histoire devenait alors secondaire.

5 - Une arme trop effroyable pour être utilisée, 7/10, encore une histoire naïve, Asimov jeune et idéaliste croyait vraiment que l'être humain respectait la parole d'autrui et les traités entre nations. Dans cette nouvelle, les humains (les terrestres) occupent Vénus et en extraient les ressources tout en soumettant les Vénusiens. Pendant la visite des ruines de l'ancienne civilisation vénusienne, alors prospère et exempt d'humains, Atil un vénusien et son ami terrestre découvrent une cavité encore inexplorée. Cette dernière cache une arme d'un type effroyable, qui permettra aux Vénusiens de se débarrasser des envahisseurs. 

La prochaine histoire a été publiée pour la première fois, dans la revue Planet Stories (eng).  Elle a été illustrée (photo ci-haut) par le célèbre Frank R. Paul (eng).
   
6 - Le Frère prêcheur, gardien de la flamme, 6/10, La terre est sous la domination des Lhasinus, des conquérants reptiliens issus de Vega : « Ainsi leur tête était couverte d'écailles, et leur colonne vertébrale était plus saillante. Quant au visage, plat, large, au nez couvert de fines écailles, aux yeux dépourvus de paupières, peu agréable à voir, il n'avait cependant rien d'animal. Ils étaient simplement et légèrement vêtus et leur langue sonnait harmonieusement à l'oreille. Enfin, plus importants que tout, leurs lumineux yeux noirs brillaient d'intelligence. » p.201 Différents groupes humains s'uniront pour combattre l'ennemi commun. Mais la victoire sera l’œuvre principalement d'un jeune garçon qui croit au passé glorieux de la Terre. Cette nouvelle a été révisée six fois par Asimov, et il regrette nettement de l'avoir fait. Car ces demandes de révisions sont la preuve que la nouvelle n'était juste pas bonne. Et c'est vrai, quelle platitude à lire !

7 - Le Sens secret, 6/10, Un martien et un humain sont en compétition pour déterminer qui a les meilleurs sens (vue, ouïe, etc.). Le martien même s'il ne voit pas toutes les couleurs, prétends avoir un autre sens encore meilleur que ceux des êtres humains, ce qui met son ami en rogne. Le martien lui proposera donc de ressentir par ce sens pendant cinq minutes grâce à l'injection d'une substance. 

8 - Homo sol, 7/10, La planète est sur le point d'entrée dans la Fédération galactique. Les réactions des ces habitants, notamment lorsqu'ils sont en foule, laissent cependant perplexe les imminents psychologues, dont Tan Porus, qui associent les comportements des êtres intelligents à des formules mathématiques. En effet, les Solariens ou Terriens, ces humanoïdes « pas normaux » contredisent les lois instituées par les psychologies de la Fédération. Deuxième histoire à être acceptée par Campbell, elle annonce le cycle des Fondations et sa célèbre psychohistoire.

Ce premier tome des écritures de jeunesse d'Asimov est très égal, aucune nouvelle ne se démarque tant négativement, que positivement. L'une des faiblesses est le manque de profondeur des personnages principaux, ces derniers sont plutôt fades et se ressemblent tous d'un récit à l'autre, sauf Tan Porus le psychologue dans Homo sol, il vraiment trop agressif et frustré. Cependant, quelques nouvelles sont pimentées par des personnages secondaires (Otis Eldredge, Frank McCutcheon, etc.) qui rajoutent un peu de légèreté à ces récits plutôt scientifique. Ce recueil de nouvelles est vraiment agréable à lire et comme je l'ai souligné en introduction, j'adore les préfaces où l'auteur se confie à nous. Je continue avec le tome 2...Noël sur Ganymède et le tome 3, Chrono-Minets.

Liens :
Sur Noosfere
Sur Wikipédia
Sur Bélial' Éditions
Site perso très complet sur l'auteur et ses œuvres

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