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5140lady_in_a_red_dress.JPGdans mon p'tit recoin de l'internet où j'y présente ma vie et tout ce que j'aime, comme l'écriture et surtout la littérature de science-fiction et de fantastique. Ici je résume surtout mes lectures pour ne pas oublier et aussi pour faire découvrir des œuvres méconnues. Bonne visite !

 
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Le Bon Vieux Temps

10 septembre 2018 1 10 /09 /septembre /2018 13:37

Il y a près d'un mois, j'ai publié sur ce blog, un article que j'avais écrit il y a longtemps déjà sur Claude Seignolle [1917-2018] et son recueil de nouvelles, Contes macabres. Je continue aujourd'hui (je compte... plus de 13 ans entre mes deux lectures,  je vieillis, ça me fait peur !), avec Histoires vénéneuses (Éditions Marabout, série fantastique, N°419, 1972). Ce livre est en quelque sorte divisé en deux sections, la première contient une préface et 8 nouvelles, tandis que la seconde est occupée par un court roman intitulé La brume ne se lèvera plus. Les 8 nouvelles prennent moins de la moitié du livre, elles sont relativement courtes. Quant au roman, il a déjà été édité chez Bibliothèque Marabout (N°B 199, 1959) en un seul volume (que je ne possède pas...).

 

La préface intitulée Ouverture : De qui venait ce sang ? (Document), est un texte non signé, donc j'imagine que c'est l'auteur qui l'a écrit. Je ne suis pas certaine à 100% que c'est un texte de fiction, mais à mon avis c'est plutôt probable. Ce n'est pas une préface ordinaire, avec une présentation de l'auteur, de ses ouvrages ou de l’œuvre en question. La préface est plutôt un texte qui raconte une anecdote servant à expliquer pourquoi l'auteur, il écrit au "je", en est venu à écrire des histoires de l'ordre du fantastique. Donc, un adolescent est surpris par une tempête alors qu'il cherche des pierres de sacrifices dans le plateau des Boutières. Il se réfugie alors dans un «oustaou» (sur internet j'ai trouvé «oustau» et ça signifie maison dans le jargon provençal) déjà occupé par un paysan déguenillé (le mot pagel est aussi utilisé).  Dehors c'est l'apocalypse, l'adolescent a peur autant de l'orage infernal que de son mystérieux compagnon. Puis on cogne à la porte, c'est une femme, elle porte son nouveau-né dans ses bras. Elle entre, mais l'enfant semble malade, le pagel remarque alors  qu'elle porte quelque chose dans un sac, c'est un coq. Alors s'ensuit une extraordinaire scène : « ... je vis la brusque folie du pagel qui, serrant dans un main le coq délié et furieux, décrocha de l'autre, au mur, une serpe aux trois quarts rouillée qu'il brandit, tout le corps soulevé par un impitoyable hurlement de bête sauvage et, plaquant le volatile rebelle sur la table, le fendit en deux d'une terrible retombée de bras, le partageant vivant dans un horrible giclement de sang. Et, aussitôt, avec une incroyable souplesse de doigts, il saisit le coq éventré comme on prend les bords d'un bol plein, le retourna, posa et enfonça cette dégoutation infernale sur la tête du bébé offert à cet infect sacrifice...» (p.12-13). Le bébé est sauvé, il reprend des couleurs et se remet à bouger. L'adolescent se questionne, vient-il d'assister à une guérison ou bien à une damnation à Satan.

 

1 - Le Venin de l'arbre, 7/10, la folle du village adorée par le fou du village se rend chaque midi près d'un chêne où la population à l'habitude de pendre à ses branches les vêtements crasseux des enfants malades. Elle se frotte contre les immondices et se frotte avec l'eau d'un petit étang où les enfants malades font leur besoin.


2 - Chaque chose à sa place, 8/10, Un couple ramasse des pierres et d'anciens objets faits de métal.Lorsqu'il se trouve enfin une maison, ils se rendent compte à leur grande surprise que chaque pierre et objet y trouve sa place... ou presque.


3 - Une veillée, 7/10, un homme raconte sa dernière veillée pendant laquelle la réalité rejoint la fiction des histoires racontées. En effet, l'un des hommes présents demande une preuve de l'existence du diable.


4 - La Vierge maudite, 8/10, un vagabond s'installe dans une chapelle, lorsqu'il quitte enfin le lieu, on retrouve la statue de la vierge maganée. Malgré les efforts, personne n'arrive à la restaurer et même elle semble maintenant dotée d'étranges pouvoirs. 


5 - L'Odile, 7/10, Odile, une jeune femme un peu sotte, est abusée par certains hommes de son village. Lorsqu'elle tombe enceinte, la population ne tarde pas à dire que le démon est le père.


6 - La Fille gagnée, 7/10, une vieille femme donnée dans sa jeunesse à un homme par son père après avoir perdu au jeu, se venge avec ruse en s'accaparant de la maison familiale. Mais son père ne la laissera pas tranquille.


7 - Les Roses d'en-haut, 8/10, Cyrile, un jeune homme, emménage dans un nouvel appartement, mais à chaque début de mois, il entend les bruits d'un couple en pleins ébats amoureux. Il essaie de trouver un moyen de se débarrasser du couple gênant, mais ce qu'il découvre est déconcertant.


8 - L'Impossédable, 7/10, c'est l'histoire d'un homme qui fait la rencontre singulière de Marie Colombes Desroutes, une jeune fille de quinze ans pleine de charmes. Ce qu'il découvre à son sujet, même si c'est effrayant, n'affaiblit pas l'amour qui lui porte.

 

Comparé à Contes Macabres, ce recueil de nouvelles de Seignolle, regroupe des textes à la prose plus recherchée et plus riche. Il y a beaucoup de descriptions, de mises en contexte et de longues belles phrases. Les nouvelles sont bonnes, mais n'ont pas eu l'effet que Contes Macabres avait eu à l'époque sur moi. Suite aux huit nouvelles, le livre se termine sur le court roman suivant.

Ci-haut, la couverture du livre édité par Bibliothèque Marabout en 1959 de La brume ne se lèvera plus.  Voici la note de l'éditeur écrit sur la page de présentation du roman :

« Nous republions ici ce petit roman déjà paru dans nos éditions (Bibliothèque Marabout B 199) et depuis longtemps épuisé, texte que l'on a tendance à classer à part dans l’œuvre de Claude Seignolle mais qui ne trahit pas sa quête passionnée du mystère humain et où, avec une grande simplicité, il pénètre plus qu'ailleurs dans l'équivoque de l'étrange. » (p. 89)

La brume ne se lèvera plus est dédié à Gérard de Nerval, j'avoue tout de suite que cette histoire est celle que j'ai le moins aimée de Histoires vénéneuses. Je lui mets un petit 6/10, je sais c'est sévère, mais je l'ai trouvé longue à lire et ce n'est pas un bon signe lorsque l'histoire compte à peine 100 pages. Donc, c'est le récit d'un homme (son nom n'apparaît nulle part dans le récit), difficile à dire quel âge il a, je l'évalue entre 18 et 30 ans, qui est obsédé par une jeune fille qu'il a délaissée 3 ans auparavant à cause de la guerre, une dénommée Thérèse.  Il part donc à sa recherche dans Paris, mais chaque fois qu'il croit l'avoir trouvé, on l'informe qu'elle est partie laissant derrière elle des hommes abandonnés et des femmes frustrées. Ainsi, on l'étiquette de putain et de garce, l'homme est en colère, il ne peut pas accepter que l'on traite ainsi sa Thérèse. Son périple l'amène à rencontrer une adolescente de 15-16 ans au nom d'Anna. À partir de là, Anna et Thérèse se confondent et l'homme perd de plus en plus pied dans la réalité. Constamment harcelé par un être qui appelle l'ange noir, l'homme est tiraillé par des pensées négatives qui le rendent agressif. Bref, tout au long de l'histoire, j'avais l'impression d'être dans la tête d'un fou à la recherche obsédante de ses « mèches dorées » (Thérèse a les cheveux blonds). Dans cette histoire, la femme est perçue soit comme un objet de désir ou comme une folle hystérique, quand elle n'est pas tout simplement rabaissée : « Elles [les femmes] sont pressées de s'évader et jacassent sans suite tout en courant. La langue de la femme souffre de l'inaction plus que les jambes ; pour plus de rendement, les doigts des dactylos devraient être des langues. » (p.108). Cette unique phrase témoigne du non-respect que cet homme affreux obsédé porte aux femmes.  En tout cas, on peut dire que Seignolle a réussi à nous transmettre une aversion pour son personnage.

 

Liens:
Sur Noosfere
Site officiel de Claude Seignolle
Critique de La brume ne se lèvera plus, sur Xian Moriarty (blog)

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